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• 1784; angl. insane, lat. insanus1 ♦ Littér. Qui n'est pas sain d'esprit; qui est contraire à la saine raison, au bon sens. ⇒ absurde, fou, insensé. « Le culte du Démon n'est pas plus insane que celui de Dieu » (Huysmans). Des projets insanes.2 ♦ Qui ne présente aucun intérêt. Ils étaient gavés « d'une télévision stupide, de journaux insanes » (Sagan). ⇒ inepte.⇒INSANE, adj.A. — [En parlant d'une pers.] Qui a perdu son bon sens, fou. Je déclare mon faible pour une Marie Dubas un peu insane, le hennin de travers et crachant du vieulx françois de contrebande (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 206).— Emploi subst. Il riait, du rire silencieux des voyants qui possèdent la vérité éternelle et pour qui le reste du monde est composé d'insanes (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 613). N'étaient les insanes, dont la fêlure s'élargit selon que monte le thermomètre, Paris l'été garde de quoi réjouir ses captifs (COLETTE, Pays connu, 1949, p. 31).B. — [En parlant des idées, des sentiments d'une pers.] Qui est contraire au bon sens, à la raison. Ses élucubrations insanes et d'une platitude désolante (LARBAUD, Journal, 1931, p. 257). Il se persuade que ses craintes sont insanes, qu'il est aimé (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 379).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1784 (Courrier de l'Europe, 23 avril, XV, p. 262 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 257). Empr. à l'angl. insane « qui n'est pas sain mentalement, fou » attesté dep. le XVIe s. (cf. NED), lui-même empr. au lat. insanus « qui n'est pas sain, malade (physiquement ou mentalement) ». Fréq. abs. littér. : 17.
insane [ɛ̃san] adj.ÉTYM. 1784; cf. insané « qui rend furieux », 1411; angl. insane, du lat. insanus « qui a perdu la raison », de in- (→ 1. In-), et sanus. → Sain.❖♦ Littéraire.b Mod. (Choses; actions). Qui est contraire à la saine raison, au bon sens. ⇒ Absurde, 1. fou, insensé; → Culte, cit. 7. || Des esprits insanes.♦ Par métonymie. Qui exprime la folie. ⇒ 1. Fou.1 Il resta comme ça un instant, puis sa tête se tourna vers Besson, et ses deux yeux insanes, enfoncés dans les orbites, brillèrent étrangement.J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 89.2 Cour. Qui est sans aucun intérêt, qui constitue une insanité (2., b). ⇒ Inepte.2 Ils étaient tellement gavés d'ennuis, de soucis, d'une télévision stupide, de journaux insanes qu'ils n'avaient plus aucune notion de gratuité.F. Sagan, la Chamade, p. 191.❖CONTR. (Du sens 1) Raisonnable, sain (d'esprit), sensé. — (Du sens 2) Intéressant.
Encyclopédie Universelle. 2012.